Message de Laurie Swami, présidente et chef de la direction de la SGDN
Notre travail à la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) a toujours été tourné vers l’avenir. Peut-être plus que pour toute autre organisation ou tout autre projet au Canada, nous nous concentrons sur le très long terme, puisque notre objectif principal est de protéger les gens et l’environnement pour les générations à venir.
Dans un parcours aussi multigénérationnel que le nôtre, chaque année compte. Les progrès que nous avons faits en 2023 démontrent non seulement que nous sommes sur la bonne voie, mais aussi que nous sommes prêts à affronter ce qui s’en vient : la prochaine phase du plan canadien de gestion du combustible nucléaire irradié, ainsi que la prise en charge d’un nouveau mandat important qui vise à combler les lacunes qui subsistaient dans la planification de la gestion des déchets nucléaires.
J’ai cette confiance parce que je sais que nous ne travaillons jamais seuls. Des relations solides, le dialogue et une prise de décision partagée ont caractérisé notre façon de faire depuis notre création. Ils ont été à la base de notre succès jusqu’à maintenant et continueront à l’être dans les années à venir.
Cette année, nous avons continué à collaborer au Canada et à l’étranger, et à utiliser notre expertise technique de pointe pour approfondir notre compréhension des choses avant une étape clé que nous prévoyons de franchir en 2024 : la sélection d’un site pour le dépôt géologique en profondeur qui accueillera le combustible nucléaire irradié canadien.
La SGDN ne prendra pas seule cette décision. Nous nous appuyons dans notre démarche sur l’expertise d’experts scientifiques, de pairs évaluateurs et de détenteurs du savoir autochtone, et notre travail fait l’objet d’une surveillance réglementaire très étroite.
De plus, et il est important de le mentionner, la réussite de ce projet repose sur l’existence d’hôtes informés et consentants. Dans la région de la Nation ojibwée de Wabigoon Lake-Ignace et celle de la Nation ojibwée de Saugeen-South Bruce, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les collectivités locales pour déterminer comment elles allaient démontrer leur consentement au projet. À cette fin, nous avons entrepris d’élaborer des accords d’hébergement, qui définiront les rôles, les investissements et les responsabilités qui seront attendus de toutes les parties une fois le site sélectionné, de même que la manière dont nous progresserons ensemble dans le processus réglementaire.
Nous avons également continué à renforcer nos partenariats importants avec nos homologues étrangers. Nous avons notamment franchi une étape décisive en signant avec le département américain de l’Énergie une nouvelle Déclaration d’intention de coopération sur la gestion du combustible nucléaire irradié et renouvelé un accord de coopération pluriannuel avec l’Andra en France. Nous avons également accueilli plusieurs experts étrangers dans les régions hôtes potentielles et dans les installations de la SGDN, notamment une délégation de la société Korea Hydro & Nuclear Power, et nous avons conjointement signé une Lettre d’intention en vue de renforcer notre collaboration et d’améliorer les nouvelles technologies à notre disposition. Ces visites offrent de formidables occasions de transmettre nos connaissances et nos meilleures pratiques en matière de gestion des déchets nucléaires à des leaders étrangers et de profiter de ce qu’ils peuvent nous apprendre en retour.
Pendant tous ces efforts, nous sommes restés fidèles à notre engagement de protéger les gens et l’environnement, y compris l’eau. Notre Déclaration sur l’eau, publiée cette année, affirme cet objectif afin d’en souligner l’importance et reflète notre engagement permanent de protéger l’eau et, plus largement, notre démarche de réconciliation. Elle a été élaborée avec la contribution des peuples autochtones et en concordance avec le savoir autochtone, en nous assurant que ce savoir était respecté au même titre que la science occidentale. De même, notre Énoncé sur la durabilité publié cette année reconnaît l’engagement pris par notre organisation de contribuer à créer un avenir durable.
Par ailleurs, nous sommes à l’aube d’un tournant décisif pour le plan canadien : la sélection d’un site pour le dépôt. Il marquera le début d’une transformation de notre organisation, qui passera par l’élaboration d’un plan de transition d’une grande partie de notre personnel vers la région hôte sélectionnée. Cela se fera parallèlement à des activités de caractérisation plus approfondies qui viseront à confirmer que le projet est sûr et que nous sommes prêts à lancer le processus de décision réglementaire. Nous ferons aussi en même temps de nouveaux investissements qui contribueront au bien-être des collectivités concernées. Nos travaux de préparation de ce processus sont déjà bien entamés. Ces défis seront de taille et nous devrons continuer à travailler en collaboration si nous voulons les relever avec succès.
Je suis optimiste quant à notre état de préparation. Le processus de sélection d’un site mené à l’initiative des collectivités et les efforts de concertation que nous déployons en permanence autour d’enjeux clés font véritablement du Canada un leader international pour ce type de projet. Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers les collectivités des deux régions hôtes potentielles, et envers les 22 collectivités qui avaient initialement exprimé leur intérêt à en savoir plus sur le projet et sur leur capacité de l’accueillir. Leur temps, leurs questions réfléchies et la vision d’avenir qu’elles ont définie pour elles-mêmes comptent parmi les éléments sur lesquels la réussite de notre travail se construit.
Tout ce travail est extrêmement important, à l’heure où le Canada envisage de construire des infrastructures qui contribueront à la sécurité énergétique du pays, à la lutte contre les changements climatiques et au rapprochement de partenaires internationaux en cette période d’incertitude dans le monde. La SGDN est régulièrement sollicitée pour contribuer aux discussions qui font avancer ces priorités mondiales.
Nos décennies d’expérience ont également ouvert une nouvelle porte à notre organisation, nous qui aurons pour mandat d’aider le Canada à relever un autre défi important : la gestion à long terme sûre des déchets radioactifs de moyenne activité et des déchets radioactifs de haute activité autres que le combustible. Nous sommes enthousiastes à l’idée de nous lancer dans cette nouvelle entreprise et nous nous réjouissons de continuer à travailler en étroite collaboration avec les collectivités locales, les peuples autochtones, les experts scientifiques, les dirigeants étrangers, l’industrie nucléaire, les gouvernements et d’autres acteurs pour élaborer le plan de gestion à long terme sûre de ces types de déchets.
Pour passer de là où nous nous trouvons aujourd’hui à là où nous nous rendons, il nous faudra continuer à promouvoir la collaboration. Comme le dit le proverbe, « seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. »
Je suis déterminée à aller loin et à créer un bel avenir ensemble.
Laurie Swami
Présidente et chef de la direction