Présentation de la SGDN
Depuis près de 60 ans, le Canada utilise l’énergie nucléaire comme source d’énergie fiable et à faible teneur en carbone pour alimenter ses foyers et ses entreprises. Aujourd’hui, alors que la demande mondiale d’énergie augmente et que la nécessité de lutter contre les changements climatiques s’intensifie, l’énergie nucléaire occupe une place de plus en plus importante dans la conversation.
La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) joue un rôle capital en aval du cycle du combustible nucléaire. Nous avons été chargés de mettre en oeuvre un plan canadien de gestion à long terme sûre du combustible nucléaire irradié au sein d’un dépôt géologique en profondeur qui permettra de protéger les gens et l’environnement pour les générations à venir.
En 2002, le gouvernement canadien a ordonné l’établissement de la SGDN en vertu de la Loi sur les déchets de combustible nucléaire. Nous sommes une organisation indépendante, sans but lucratif, qui est financée par les propriétaires de déchets au Canada : Ontario Power Generation, Énergie Nouveau-Brunswick, Hydro-Québec et Énergie atomique du Canada limitée.
Actuellement au Canada, le combustible nucléaire irradié est entreposé dans des installations autorisées situées en surface. Bien que cette approche soit sûre, il est largement reconnu qu’elle ne convient pas à long terme. Les Canadiens et les peuples autochtones nous a clairement dit qu’ils reconnaissaient l’importance d’agir dès maintenant pour trouver une solution à long terme et que nous ne devons pas abandonner cette tâche aux générations futures.
Nous savons que toute approche à long terme doit être élaborée en collaboration avec les Canadiens et les peuples autochtones. Le plan canadien pour le combustible nucléaire irradié, appelé la Gestion adaptative progressive (GAP), est le fruit d’un dialogue tenu pendant trois ans avec des spécialistes et des membres du public. Il est fondé sur les valeurs et les objectifs qu’ils avaient identifiés. En 2007, le gouvernement du Canada a fait de la GAP le plan national et a chargé la SGDN de la mettre en oeuvre.
Une étape importante se profile maintenant à l’horizon pour la SGDN, puisque nous prévoyons choisir le site du dépôt géologique en profondeur en 2023. Initialement, 22 collectivités avaient exprimé l’intérêt à en apprendre davantage sur le projet et d’explorer leur aptitude à l’accueillir. Au cours de la dernière décennie, nous avons progressivement réduit le nombre de régions hôtes potentielles à deux seulement, toutes deux situées en Ontario – la région de Wabigoon-Ignace, dans le nord-ouest, et la région de la NOS-South Bruce, dans le sud.
Pour arriver au choix du site, nous devrons nous appuyer sur tout le travail que nous avons accompli pour près de 20 années. Devant un projet d’une telle complexité et d’une telle portée générationnelle, nous devons constamment rester concentrés sur nos prochains objectifs, tout en ne perdant pas de vue le long terme. Notre rapport annuel est l’occasion de réfléchir aux progrès réalisés au cours de la dernière année, tout en nous tournant vers l’avenir, un avenir où le combustible nucléaire irradié canadien sera confiné et isolé de façon sûre à très long terme.
Gestion adaptative progressive
La GAP comprend un plan technique, ainsi qu’un plan de mise en oeuvre progressif et flexible.
C’est à la fois une méthode technique (ce que nous envisageons de construire) et un système de gestion (comment nous travaillerons avec les gens pour y parvenir). La méthode technique consiste à construire un dépôt géologique en profondeur au sein d’une formation rocheuse appropriée pour confiner et isoler en toute sûreté le combustible nucléaire irradié. Le système de gestion a comme élément central un processus de décision progressif et adaptatif, qui est soutenu par la concertation publique et un apprentissage continu.
Le projet n’ira de l’avant que dans une région associée à des hôtes informés et consentants. Avec les régions hôtes potentielles, nous continuons d’explorer les possibilités de partenariat et d’examiner comment le projet pourrait améliorer le bien-être de leurs résidents.
Le plan canadien est conçu pour être adaptatif. Cet aspect a pris tout son sens au cours de la dernière année. Alors que la pandémie de COVID-19 continuait d’évoluer en 2021, nous avons trouvé des moyens d’adapter encore plus notre travail – de la façon dont nous entrons en contact avec les collectivités et formons notre personnel, à la façon dont nous menons les travaux d’ingénierie dans notre installation de mise à l’épreuve à Oakville, en Ont. Nous sommes fiers d’avoir maintenu l’élan que nous avions pris dans la réalisation de notre mandat.
Les travaux que nous menons actuellement serviront de base à une transition vers une nouvelle série d’activités qui débuteront une fois le site optimal choisi. Nous lancerons alors des processus réglementaires, construirons un Centre d’expertise et amorcerons le déménagement de nos opérations vers le site.
La prochaine phase de nos travaux approche à grands pas et nous serons prêts à l’entreprendre.
Éclairer et guider nos travaux
Valeurs
Six valeurs fondamentales guident notre travail.
SÛRETÉ
Nous accordons la plus haute des priorités à tous les aspects de la protection du public et de nos employés – que ce soit sur le plan de la sûreté de l’environnement, classique, nucléaire et radiologique – dans tout ce que nous faisons.
INTÉGRITÉ
Nous agissons de manière franche, honnête et respectueuse.
EXCELLENCE
Nous nous appuyons sur les connaissances, la compréhension et la pensée innovante de la plus haute qualité et cherchons continuellement à nous améliorer dans tout ce que nous faisons, dans une poursuite constante de l’excellence.
COLLABORATION
Nous favorisons une participation inclusive et nous tenons compte de l’avis de tous, dans un esprit de confiance mutuelle, de dialogue constructif et de véritable partenariat.
RESPONSABILITÉ
Nous assumons la responsabilité de nos actions, y compris en ce qui a trait à la gestion avisée, prudente et efficiente des ressources.
TRANSPARENCE
Nous communiquons de manière ouverte et responsable les informations qui permettent de saisir notre approche, nos processus et nos décisions.
Un cadre éthique et social
Nous sommes guidés par un Cadre éthique et social (www.nwmo.ca/ethicalandsocial), qui a été publié pour la première fois en 2004. Il a été élaboré avec la participation d’éminents éthiciens canadiens et de leaders d’opinion autochtones au cours de la phase d’étude de nos travaux. Nous continuons de nous appuyer sur ce cadre tout au long de l’avancement du projet.
Le Cadre éthique et social incorpore les principes suivants :
- Le respect de la vie sous toutes ses formes, y compris la minimisation du tort causé aux êtres humains et aux autres créatures sensibles;
- Le respect des générations futures d’êtres humains, des autres espèces et de la biosphère en général;
- Le respect des peuples et des cultures;
- La justice pour tous les groupes, toutes les régions et toutes les générations;
- L’équité pour toutes les personnes concernées et plus particulièrement pour les minorités et les groupes marginaux;
- La prise en compte des différentes valeurs et interprétations que les diverses personnes et organisations apportent au dialogue.
Le dépôt géologique en profondeur
Cette illustration montre le plan conceptuel des installations de surface ainsi qu’une superficie approximative de 1500 acres (600 hectares) de la zone souterraine des services et des salles de mise en place pour un dépôt géologique en profondeur construit sur le site proposé dans une formation de roche cristalline. La conception continuera d’évoluer au fur et à mesure de l’avancement du projet.
Le dépôt géologique en profondeur est basé sur un système à barrières multiples conçu pour confiner et isoler de manière sûre et à très long terme le combustible nucléaire irradié. Construit à plus de 500 mètres sous terre, le dépôt consistera en un réseau de salles de mise en place où sera stocké le combustible nucléaire irradié.
En surface, le dépôt comprendra des installations où le combustible irradié sera reçu, inspecté, puis remballé dans des conteneurs de conception spéciale enchâssés dans une boîte tampon, avant d’être transféré au puits principal en vue de son stockage sous terre. Il y aura aussi en surface des bâtiments administratifs, d’assurance de la qualité, de sécurité, de traitement des matériaux de scellement et d’exploitation du site.
Le dépôt comprendra une zone de services centralisée, qui assurera la ventilation souterraine par la voie de trois puits situés dans une zone sécurisée unique. Le dépôt comprendra aussi de multiples tunnels d’accès qui permettront aux spécialistes techniques de trouver les endroits les plus propices sur le plan géologique pour aménager les salles de mise en place. Les boîtes tampons seront disposées dans des salles de mise en place horizontales et tous les espaces vides seront remblayés avec des pastilles de bentonite.
Pour préparer le processus décisionnel réglementaire et la construction, la SGDN a commencé à réaliser des dessins conceptuels de l’aménagement du dépôt sur la base des informations tirées des évaluations géoscientifiques et des premiers forages réalisés dans les régions hôtes potentielles. Ce processus est de nature itérative – la SGDN continuera d’affiner la conception du dépôt à mesure que nous recueillerons des renseignements propres à chacun des sites. Le site proposé dans la région de Wabigoon-Ignace se situerait dans une formation de roche cristalline et dans la région de la NOS-South Bruce, il serait dans une formation de roche sédimentaire.
Des normes de sûreté rigoureuses régissent le projet. Nous nous sommes engagés à respecter ou à surpasser toutes les exigences réglementaires fédérales et provinciales applicables afin de protéger la santé, la sûreté et la sécurité des personnes et de l’environnement pour les générations à venir.
Le système de barrières ouvragées
Un ensemble de barrières ouvragées et naturelles se combineront pour confiner et isoler de manière sûre le combustible nucléaire irradié dans le dépôt. Chaque barrière fournira un niveau de protection unique et autonome, tout en servant de filet de sécurité à la dernière barrière. En cas de défaillance de l’une de ces barrières, une autre garantira que toute matière dangereuse restera confinée et isolée.
Cette illustration représente le système à barrières multiples qui confinera et isolera le combustible nucléaire irradié.
1 La première barrière est la pastille de combustible. Les pastilles de combustible sont faites d’une céramique solide et très stable constituée d’une poudre de dioxyde d’uranium cuite qui est très durable. Elles sont insérées bout à bout dans de longs tubes métalliques solides et résistants à la corrosion.
2 La seconde barrière est la grappe de combustible, qui est composée d’un matériau très résistant à la corrosion appelé Zircaloy. Chaque grappe contient plusieurs de ces tubes.
3 La troisième barrière est le conteneur en acier revêtu de cuivre. Ce conteneur est conçu pour résister à la corrosion et est suffisamment résistant pour complètement confiner le combustible nucléaire irradié jusqu’à ce que sa radioactivité ait diminué à un niveau sécuritaire. Il est conçu pour résister à la pression exercée par 3000 mètres de neige, de glace et d’eau de fonte, 800 mètres de roche, de terre et d’eaux souterraines et l’argile environnante.
4 La quatrième barrière est une boîte tampon faite d’une argile de bentonite hautement comprimée. Chaque conteneur sera inséré dans une telle boîte. L’argile de bentonite est une matière naturelle qui, comme les études l’ont démontré, constitue une puissante barrière contre l’écoulement de l’eau. Elle est très stable, comme le confirment les observations faites dans des formations naturelles vieilles de centaines de millions d’années. Elle empêche aussi naturellement la croissance microbienne, ce qui contribuera à maintenir l’intégrité du conteneur sur une longue période.
5 La cinquième barrière est la roche elle-même, qui protégera le dépôt contre les perturbations naturelles, l’écoulement de l’eau et l’intrusion humaine.
Notre calendrier
Comme toutes les organisations, la SGDN a vu ses travaux être affectés par la pandémie en 2021, mais nous sommes restés concentrés et productifs. Bien que certaines initiatives aient dû être temporairement interrompues, nous avons pu en devancer d’autres de plusieurs mois. Néanmoins, il a été nécessaire d’ajuster certains des calendriers prévus afin d’aborder pleinement le travail associé à la préparation des processus décisionnels réglementaires et à la construction du Centre d’expertise.
En adaptant stratégiquement nos plans de travail au cours de l’année, nous sommes restés en bonne voie de pouvoir sélectionner un site optimal en 2023. Il s’agira d’une étape charnière pour le projet, car la décision mettra fin au processus de sélection d’un site que nous avons lancé en 2010. Le calendrier de la construction et du déménagement de nos activités vers le site choisi est également demeuré inchangé.
Nous sommes déterminés à continuer de faire avancer le plan canadien. L’illustration suivante présente un aperçu des jalons atteints et futurs du projet.